Chapitre 14 : Tokyo (jour 2)
Après une bonne nuit de sommeil dans notre auberge à Tokyo, Liesbeth et moi nous sommes levés de bonne heure pour cette deuxième journée dans la capitale nippone. Nous avions un programme assez chargé avec au programme la visite d'un marché, le quartier des sumos (avec un restaurant et un match de prévus !) ainsi que les quartiers Asakusa et Shibuya.
Notre première étape de la journée fut le marché aux poissons Tsukiji. Nous avons pris le métro et marché une dizaine de minutes pour rejoindre le quartier du marché.
Le marché aux poissons Tsukiji est considéré comme l'un des plus grands marchés aux poissons au monde. Les Japonais y arrivent extrêmement tôt pour acheter les plus beaux et gros poissons vendus avec un système d'enchères. Il est situé dans un quartier un peu plus brouillon, moins propre et un peu excentré du centre ville. Nous avons eu du mal à trouver le marché qui est en partie couvert. Dans les ruelles autour de la zone couverte se trouvent déjà de nombreuses échoppes qui vendent toutes sortes de poissons et fruits de mer. C'est très bondé et très bruyant. Liesbeth et moi n'avons pas vraiment apprécié, c'était assez oppressant et pas très propre non plus de manière générale...
Un peu plus loin, nous sommes tombés sur des échoppes souvenirs où nous avons acheté des baguettes, le souvenir numéro 1 au Japon avec les éventails. Liesbeth recherchait également une cuillère à ramens, plus difficile à trouver qu'on pourrait se l'imaginer...
Nous avons alors fait un petit arrêt devant un temple proche du quartier du marché Tsukiji avant de nous balader le long de la rivière Sumida. Les alentours ne sont pas très beaux et accessibles. C'est vraiment le coin qui nous a le moins plu de Tokyo.
Pas le côté le plus sexy de Tokyo...
Après cette petite déception, nous nous sommes alors rendus dans le quartier des sumos, Ryogoku. Il faut savoir que nous voyagions en plein mois de septembre, et qu'il s'agit d'une des trois saisons annuelles de combats de sumo. Généralement, ces tournois ont lieu en janvier, mai et septembre à Tokyo. Il y en a aussi à d'autres périodes de l'année dans d'autres villes dont Nagoya et Osaka. Les tickets sont très difficiles à obtenir et il vaut mieux les acheter plusieurs mois à l'avance, au lancement de la billetterie en ligne.
Liesbeth et moi avions fait le nécessaire et avions acheté un pass pour la journée pour assister au tournoi de septembre de Ryogoku. Nous avions acheté nos tickets fin juillet, à l'ouverture de la billetterie en ligne pour environs 35 euros chacun. Nous avions pris les places les moins chères, en hauteur dans l'arène. Au plus vous vous rapprochez du cercle de combat (le "ring"), au plus les places seront chères. Mention pour les box familiales aux tarifs fort prohibitifs. Si vous y allez juste pour regarder quelques matchs, pas besoin d'être hyper proches, de loin on les voit déjà bien ! Et vous aurez l'ambiance de l'arène peu importe où vous êtes assis !
Nous avons du récupérer nos tickets en montrant notre réservation internet à un kiosque à Ryogoku entre 10h et 15h et nous avions à partir de 10h accès aux combats qui s'étalaient sur toute la journée. Nous avons donc en fin de matinée récupéré nos tickets et avons au passage croisé des sumos se rendant à l'arène. De véritables stars adulées par les Japonais. Des enfants allaient même demander des autographes, c'était assez mignon à voir.
Précieux sésame en poche et célébrités en vue !
Entre-temps, Liesbeth et moi voulions expérimenter un restaurant particulier servant des repas de sumo ! Le restaurant en question est situé à proximité de l'arène de Ryogoku. Il y en a plusieurs dans le quartier, servant des Chanko Nabe, des plats typiques que mangent au quotidien les sumos.
Notre choix s'est porté sur le restaurant Hananomai Ryogoku. Ce restaurant propose des menus en anglais également et attire pas mal de touristes. Nous y avons vu pas mal de groupes de touristes issus de visites organisées s'y arrêter. Pas le restaurant le plus typique, mais qui offre de très bons Chanko Nabe et dont le cadre est agréable, avec notamment une reconstitution de ring de sumo. Le repas était très bon et très copieux, avec des viandes crues à cuire dans un bouillon.
Ce repas s'est révélé être un véritable combat !
Après avoir réussi à vider nos plats, Liesbeth et moi nous sommes alors rendus à l'arène pour assister aux fameux combats de sumo. Le tournoi, étalé sur plus d'une semaine, se faisait en plusieurs phases éliminatoires. Nous allions assister à l'une de ces phases qui avait déjà commencé en matinée.
Après avoir validé nos billets, nous sommes entrés dans cette grande arène et avons pris place dans les gradins, dans les places les plus hautes. Nous avons également reçu chacun un programme des combats prévus la journée. Au centre de l'arène se trouvait le fameux ring. Les gens vont et viennent au cours des combats donc vous pouvez arriver quand vous voulez, les match sont quasiment constants au cours de la journée.
Nous avons pris place sur nos sièges et avons alors commencé à regarder les combats de sumos. Le principe est simple : un contre un, si l'un des combattants sort du ring ou tombe au sol, il perd. Avant le début de chaque combat, les sumos effectuent un rite en se mettant en position accroupie, sur les bords du ring, jettent du riz, poussent des cris, se saluent. C'est un rituel assez long et qui parfois doit être repris s'il est mal effectué. Un arbitre, qui ressemble plus à un maître de cérémonie d'un temple, observe les matchs et les ries qui les précèdent.
Les sumos en plein rite
Les combats sont brefs et violents. Il est impressionnant de voir des sportifs aussi volumineux s'affronter à bras nus et à tenter de faire tomber ou sortir du cercle leur adversaire. Les sumos sont au final très forts et musclés sous leurs allures de gros bonshommes et leur force semble impressionnante. Ce n'est pas nécessairement le plus gros qui gagne, Liesbeth et moi l'avons assez rapidement constaté. Certains combats durent à peine quelques secondes, le plus long que nous avons vu a dépassé la minute. Mais malgré la rapidité des combats, ceux-ci ne s'enchaînent pas si rapidement que ça, notamment à cause des nombreux rites entre chaque combat qui durent plus de 5 minutes à chaque fois. Sans compter les éventuels faux départs etc...
Mais ce qui nous a le plus plu au final, même si nous aimions beaucoup les combats, ce sont les Japonais dans la salle ! Certains étaient hystériques, hurlant le nom de leur sumo préféré ! C'était assez amusant et cela tranchait avec le côté parfois fort réservé des Japonais dans la vie de tous les jours. Vraiment un très chouette moment, à ne pas manquer !
Deux touristes, clairement pas aussi acharnés que les Japonais autour de nous !
Nous sommes restés un peu plus de deux heures, le temps d'observer toute une manche éliminatoire avec une vingtaine de combats planifiés. Puis après un rite intermédiaire réunissant les combattants de la prochaine manche portant un costume traditionnel, nous avons quitté l'arène. Nous avions l'opportunité de revenir dans la journée (une seule fois), en demandant un tampon à la sortie du stade. Mais j'avais égaré mon ticket et j'étais donc dans l'incapacité de recevoir mon tampon. Nous n'avions pas forcément prévu de revenir donc ce n'était pas très grave mais nous voulions être prévoyants au cas où l'envie nous venait de revenir en soirée...
Liesbeth qui est tombée sous le charme de ces grands costauds !
Liesbeth et moi nous sommes alors dirigés à pied vers le quartier Asakusa. En chemin, en longeant la rivière Sumida à nouveau, nous avons pu observer le Tokyo SkyTree et d'autres buildings particuliers. De ce côté de la rivière Sumida, la promenade, en fin d'après-midi était très agréable.
On en parle de cette statue de gros caca doré volant ?
Après avoir bien marché, nous sommes arrivés au quartier bondé d'Asakusa. C'est l'un des lieux les plus touristiques de Tokyo, avec une longue allée bordée d'échoppes touristiques vendant snacks et souvenirs, et au bout le temple Senso-ji et ses lanternes géants.
Encore pire que Disneyland Paris le jour de Noël !
C'est peut-être le temple que nous avons le moins apprécié tellement il était bondé. Très loin des charmes des temples de Nikko ou Nara. Néanmoins, ce n'est pas pour autant que nous avons passé un mauvais moment. Nous étions plongés dans la foule typique que l'on attend rencontrer en partant en voyage à Tokyo. Senso-ji est à voir, mais si c'est le seul temple que vous visitez si vous restez sur Tokyo pour un séjour au Japon, c'est assez dommage car pas du tout représentatif de la spiritualité du pays.
Attention Liesbeth, je pense qu'il y a quelque chose au-dessus de toi...
A proximité de Senso-ji, nous nous sommes baladés dans de petits jardins et sommes tombés sur un petit parc d'attractions citadin, 浅草花やしき. Je n'ai pas le nom en anglais de ce minuscule parc à thème entouré de hautes murailles. Nous voulions y faire un tour par curiosité mais celui-ci allait fermer et l'entrée n'était plus accessible.
Celui dont-on-ne-sait-prononcer-le-Nom
A côté de là, nous nous sommes achetés une autre spécialité que l'on trouve un peu partout : la glace au Black Sesame. Elle est aussi répandue que la glace au thé matcha. Sa couleur ciment est assez particulière et nous intriguait. Au final c'est très bon et en effet ça goûte le sésame, tout en étant légèrement sucré.
Après la glace à l'herbe, la glace au ciment !
Après avoir dégusté notre glace, nous avons quitté Asakusa qui au final nous a bien plu malgré le monde et avons pris la direction de Shibuya.
Shibuya est la Times Square tokyoïte. On y trouve notamment le plus grand carrefour au monde, avec d'imposants passages pour piétons. Le débit de piétons y est affolant. Tout autour, des enseignes lumineuses qui brillent de mille feux et de nombreux magasins internationaux.
Shibuya ne nous a pas tellement impressionnés. Dans le genre illuminations nocturnes nous avons préféré le Dontobori d'Osaka. Shibuya n'a pas vraiment de charme. Là où Times Square m'avait enchanté, Shibuya m'a laissé de marbre. C'était limite trop occidentalisé pour un quartier japonais. Là où cela fait sens aux Etats-Unis, avec cette représentation nocturne du capitalisme américain, à Tokyo c'est moins authentique. Je ne dis pas que ça ne vaut pas la peine, mais Liesbeth et moi n'étions pas vraiment sous le charme.
Times Square version nippone
Nous avons acheté dans un 7-Eleven, à défaut de trouver un petit endroit où manger dans le quartier (quand je vous disait que ça n'était pas très typique), des snacks qui n'étaient vraiment pas bons. Heureusement, nous avions bien mangé à midi !
Ça, c'était notre tête juste avant de manger ces trucs entièrement. Si naïfs...
Shibuya fut notre dernière étape de la journée. C'est exténués que nous sommes rentrés dans notre auberge de jeunesse près d'Akihabara. Le lendemain, nous allions déjà passer notre dernière journée au Pays du Soleil Levant...