Chapitre 11 : Nara
Liesbeth et moi sommes arrivés en soirée à Nara, l'ancienne capitale du Japon. A la gare, nous avons été accueillis par une étrange statue de très bon goût, comme souvent au Japon, évoquant les fameux daims qui peuplent la ville et y vivent en toute quiétude.
Nous nous sommes rendus à pied jusqu'à notre logement, le Mini-Inn Nara, situé à une vingtaine de minutes de marche de la gare de la ville. La nuit était déjà tombée et nous ne nous sommes pas éternisés, pressant le pas pour rapidement pouvoir se reposer dans notre logement.
Le Mini-Inn Nara était une sorte de maison d'hôte avec des parties communes et plusieurs chambres. Nous avions la chambre du rez-de-chaussée, juste à côté du salon et de la cuisine. La chambre et la salle de bains privée étaient correctes quoiqu'un peu petites. Les communs étaient très propres et nous étions les seuls à cette heure tardive à y prendre un repas rapide. Nous n'avons d'ailleurs pas vu âme qui vive outre nous-même pendant nos deux nuits passées dans ce logement.
Le lendemain matin, après une nuit de sommeil réparatrice, Liesbeth et moi nous sommes réveillés en forme à l'idée de découvrir une ville qui de base n'était pas sur notre planning. Nous avons rapidement parcouru mon guide touristique pour essayer de cibler ce qui nous intéresserait.
La plupart des activités qui nous intéressaient se trouvaient dans le grand parc de Nara, une grande étendue forestière dans laquelle se trouvent de nombreux temples et sanctuaires. C'est aussi là que l'on peut croiser le nombreux daims en libertés.
En parlant de daims, dès notre arrivée au parc, nous sommes tombés sur quelques uns d'entre eux qui vaquaient tranquillement à leurs occupations. Liesbeth et moi étions enchantés ! Contrairement aux daims sauvages en Europe, les daims de Nara semblent semi-apprivoisés. Enfin, disons plutôt qu'ils soient habitués à la présence des Hommes. Ils n'étaient pas du tout craintifs et se laissaient approcher très facilement, voire caresser si nous leur fournissions de la nourriture.
Liesbeth et moi avons arrachés quelques feuilles d'un arbre et les daims semblaient très intéressés des branches que nous avions en mains. Très vite, ceux-ci sont venus manger les feuilles et se sont laissés caresser. C'était très amusant, nous nous extasiions sans cesse devant eux !
Oooh des bambis partout !
Après avoir passé un bon moment avec eux, nous avons poursuivi dans le parc et avons continué à en croiser de plus en plus ! Certains vendeurs déambulants vendaient des graines et biscuits pour pouvoir les nourrir. Mais c'est une fausse bonne idée. Dès que les daims constatent qu'un vendeur vient de vendre ses denrées à un touriste, ceux-ci se jettent dessus et ça devient peu agréable pour le touriste qui se sent très oppressé par ces animaux avides de nourriture. En plus de coûter de l'argent, ça reste une nourriture qui n'est pas forcément naturelle pour le régime alimentaire des daims. Je vous conseille plutôt de faire comme Liesbeth et moi et de leur proposer des feuilles d'arbres qui leur sont de base inaccessibles. Ils refuserons de manger certaines et dévoreront goulûment d'autres.
Les daims sont toutefois très respectés dans ce parc : les voitures s'arrêtent pour les laisser traverser, ils gambadent vraiment partout où ils le désirent et personne ne les chasse. Ce sont en effet des animaux sacrés de Nara. Il était très amusant de voir par exemple des daims patienter à hauteur d'un passage pour piétons avant de traverser !
Même les daims empruntent les passages pour piétons ici !
Nous avons ensuite poursuivi notre promenade dans le parc de Nara et sommes passés devant plusieurs temples éparpillés dans les zones boisées. Le premier temple que nous avons croisé est le temple Kofukuji, qui a été en grande partie détruit et dont il ne reste plus que quelques édifices comme une pagode (la deuxième plus haute du Japon !) ou un pavillon octogonal (Nanen-do).
Le pavillon Nanen-do
D'autres zones étaient plus dégagées, offrant de vastes plaines encore une fois parsemées de daims en train de brouter de l'herbe ou de poursuivre les touristes ayant acheté des biscuits !
Encore des bambis partout !
Nous sommes alors arrivés devant un temple très imposant qui se distinguait de tous les autres par sa taille beaucoup plus impressionnante : le Temple Todaiji de Nara. Il s'agit d'un bâtiment faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. L'accès au temple et ses environs était payant et nous avons du nous acquitter d'une dizaine d'euros pour payer notre ticket d'admission.
Prêts pour un temple qui bat tous les records ?
Le temple était encerclé de murailles. En son centre, un imposant bâtiment de bois appelé Daibutsu-den, la pièce maîtresse du site, abritant notamment la plus grande statue de bronze de Bouddha au monde ! Le Daibutsu-den est d'ailleurs le plus grand bâtiment de bois du monde. De sacrés records !
Devant le Daibutsu-den se trouvait une large étendue de pelouse sur laquelle étaient déployées plusieurs centaines de chaises. Un événement semblait être en préparation devant l'imposante bâtisse de bois.
Le plus grand bâtiment en bois au monde
Nous nous sommes promené dans cette grande étendue avant de nous diriger vers le Daibutsu-den.
En pénétrant dans le temple de bois, nous sommes directement tombés en face à face avec le Daibutsu, la statue géante de bronze de Bouddha, assis sur une fleur de lotus géante également en bronze.
Monsieur Daibutsu, le Bouddha géant des lieux
La statue de 15 mètres de haut est colossale. Elle est très joliment présentée, avec une magnifique structure dorée en arrière plan qui la met en valeur. De part et d'autre du Daibutsu se trouvent deux autres statues de taille moindre mais néanmoins individuellement relativement impressionnantes elles aussi.
Le derrière de Bouddha
Nous avons alors fait le tour du temple, en partant par la gauche et en s'approchant de l'une des statues proches du Bouddha géant.
L'intérieur du temple de bois est magnifique. La structure est très intéressante à observer.
Ensuite, nous sommes tombés sur une colonne dans laquelle se trouvait un trou à hauteur du sol. Ce trou, supposé être de la taille d'une des narines du Daibutsu, offrait à celui qui arriverait à passer à travers bonheur éternel !
Liesbeth et moi avons voulu tenter le coup ! De nombreux enfants attendaient les uns derrière les autres pour passer dans le trou. Pour eux, c'était très facile. Pour les adultes, c'était une autre paire de jambes ! Liesbeth est passée la première. Elle a eu un peu de mal, mais a pu traverser tout de même sans trop de soucis le trou. Quant à moi, j'ai eu beaucoup de mal. Mais j'y suis également parvenu ! Ce qui ne fut pas le cas d'autres touristes plus volumineux que nous.
C'est bon, j'ai pas abusé de trop de ramens, ça passe encore !
J'ai beaucoup aimé cette petite pratique qui était expliquée dans mon guide. Sans celui-ci, nous n'aurions jamais vraiment porté attention à ce trou. D'ailleurs, rien n'indiquait la nature de ce trou dans le poteau de bois. Comme quoi, un guide ça peut s'avérer bien utile !
Une autre particularité du temple était la statue située à droite du Daibutsu. Si l'on était suffisamment respectueux envers elle, on pouvait lui adresse un voeu qui allait s'exaucer. Liesbeth et moi nous sommes donc inclinés devant la statue et avons tous deux fait un voeu. Il faut croire que je n'ai pas été assez respectueux ce jour-là car mon voeu ne s'est pas exaucé...
Il n'avait pas envie de m'accorder mon souhait vraisemblablement...
Nous avons alors encore passé un moment à admirer le Bouddha géant avant de quitter le temple. En partant, Liesbeth a bien évidemment été obtenir une nouvelle calligraphie pour son carnet !
Midi étant déjà passé, Liesbeth et moi commencions à avoir faim. Nous avons trouvé un petit restaurant situé dans le parc conseillé par mon guide. Il s'agissait d'un tout petit établissement, avec peu de personnes à l'intérieur (et d'ailleurs peu de places disponibles). Le cadre était très rustique. Nous avons commandé un curry qui fut ma foi très bon et pour un prix plus que démocratique.
Le plat du jour !
Rassasiés comme il se doit, nous avons alors poursuivi notre balade dans le parc. Nous sommes arrivés à hauteur d'un nouveau temple situé en hauteur et accessible par un large escalier. Le temple en question est le Kasuga Taisha, un sanctuaire shinto vieux de 1300 ans.
Liesbeth qui se purifie avant d'accéder à ce nouveau sanctuaire
A nouveau, nous avons croisé des daims dans les parages et avons pris le temps de les observer à notre aise.
Ils sont partouuuut !
Puis, nous avons arpenté ce temple plus en hauteur. Le temple était bordé de ces nombreuses lanternes de pierres. Nous avons pris le temps de déambuler à notre aise dans le sanctuaire.
Un peu de hauteur pour ce nouveau temple
Nous sommes ensuite tombés un peu par hasard sur un bâtiment de bois aménagé en un salon de thé gratuit. En effet, des tasses, de l'eau chaude et des sachets de thés étaient gratuitement à la disposition des touristes. Nous avons donc chacun pris un thé et nous sommes installés sur les tables basses typiques afin d'y faire une pause et de boire tranquillement notre boisson chaude.
C'est l'instant thé !
Nous sommes alors ressortis et nous nous sommes avancés un peu plus dans la forêt de Nara qui devenait de plus en plus dense. Nous sommes arrivés au sanctuaire Wakamiya, perdu en pleine forêt et surtout réputé pour toutes ses lanternes.
En effet, le sanctuaire Wakamiya est bordé de lanternes de pierres qui les soirs sont illuminées. Ce sanctuaire, qui fait partie de l'ensemble de Kasuga Taisha, est réputé pour les illuminations de ce centaines de lanternes qui ont lieu périodiquement lors de festivals.
D'ailleurs, lord de notre visite, les lanternes étaient en train d'être recouvertes de fins films de papier, sûrement en préparation d'une nouvelle illumination à laquelle nous n'avons malheureusement pas pu assister.
Les fameuses lanternes de Kasuga Taisha
L'ensemble du sanctuaire de Kasuga Taisha et ses temples environnants font eux aussi partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Nous étions également en bordure de la forêt Kasugayama, une forêt spirituelle entourant le mont Kasuga qui lui aussi est considéré comme un lieu sacré dans la culture japonaise.
Nous avons poursuivi notre promenade au bord de la forêt Kasugayama et avons rejoint un autre petit sanctuaire, le sanctuaire Kinryu, lui aussi dans la continuité de Kasuga Taisha et bordé de centaines de lanternes de pierre.
Limite, il y a plus de lanternes que d'arbres dans cette forêt sacrée
Sur le chemin, encore des daims, dont un cerf qui semblait bien protecteur et plus hostile que ses comparses !
Gare au mâle !
Liesbeth et moi sommes alors redescendus vers Ukimi-do Hall, un plan d'eau chevauché par un pont et un kiosque. C'était un très bel endroit, un cadre serein et très romantique qui d'ailleurs était utilisé par un couple japonais en train d'y faire leurs photos de mariage.
Romantique, n'est-il pas ?
Après avoir marché le long du lac, Liesbeth et moi sommes revenus à l'entrée du parc de Nara et avons décidé de rejoindre le centre-ville en cette fin d'après-midi.
Le centre-ville de Nara est beaucoup moins intéressant que le parc de Nara, sa forêt et ses temples. Ici, pas d'architecture remarquable, pas de daims, pas de lanternes de pierre. Le centre-ville est assez petit et la ville est de taille très modeste pour une ancienne capitale (après, il faut avouer que c'était il y a fort longtemps que la ville était la capitale de l'Empire japonais).
Nous avons un peu déambulé dans les ruelles et avons acheté une petite pâtisserie typiquement japonaise dans une petite échoppe. Ce n'était pas mauvais, mais pas extraordinaire non plus.
Centre-ville et sucreries
Ensuite, Liesbeth et moi sommes allés visiter (gratuitement), une maison typiquement japonaise. C'était une courte visite assez intéressante. A l'entrée, nous avons été priés d'enlever nos chaussures. Nous avons pu visiter les diverses pièces et le petit jardin.
Pas de télé ? Ni console de jeux ? Pas sûr que ce soit une maison japonaise ça !
Enfin, pour clore la journée, nous avions réservé une table dans un restaurant spécialisé en Okonomiyakis. Il s'agit d'un plat typique japonais que Mathilde nous avait grandement conseillés !
Installés à une table sur laquelle se trouvait au centre une grande plaque de cuisson, Liesbeth et moi avons été accueillis par notre propre cuisinier qui a composé devant nous nos Okonomiyakis, qui sont en fait une sorte de grosse omelette avec nouilles, protéines et autres condiments au choix. Le fait que le cuisinier réalise le plat devant nos yeux était vraiment très divertissant et rajoutait une touche en plus à notre repas !
Les Okonomiyakis se sont révélés très appétissants mais très bourratifs. Nous avons eu tous les deux beaucoup de mal à terminer notre assiette. L'addition était ici un peu plus salée : nous avons chacun payé une trentaine d'euros pour notre assiette.
Le décile du soir, un véritable spectacle !
C'est donc bien repus que nous sommes retournés au Mini-Inn Nara pour notre seconde nuit avant de rejoindre le lendemain matin la réelle capitale du pays : Tokyo !
Nara fut vraiment un coup de coeur surprise ! De base, nous n'avions pas prévu de visiter la ville. Et cela aurait été une grave erreur ! Le parc de Nara regorge de sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un véritable petit écrin de verdure, avec une atmosphère spirituelle et animée par les nombreux daims qui peuplent les lieux. Un véritable incontournable lors d'une visite au Japon !
La suite avec Tokyo et le dernier parc d'attractions du séjour très bientôt !