Economie Le département accepte d'étaler la dette de Mickey
LA SEINE-ET-MARNE a décidé de jouer la compréhension avec Mickey... Installée à Marne-la-Vallée, la société Euro Disney Resort doit pourtant 21 millions d'euros au département. Ce dernier vient de lui autoriser l'étalement du versement de cette dette, le temps que la société américaine retrouve sa santé financière... Un sujet évoqué lors de la dernière séance publique, en fin de semaine dernière. D'après une convention signée en 1987, la Seine-et-Marne a pris à sa charge les investissements routiers nécessaires à l'implantation du parc de Disneyland Paris. « Pour cela, on a emprunté environ 61 millions d'euros. La société devait nous rembourser nos charges d'emprunt (NDLR : le total du prêt avec les intérêts) par les recettes fiscales qu'elle aurait tirées du parc. En vertu de cette convention, si un déficit apparaissait au détriment du département, l'éventuel différentiel devait être partagé pour moitié par l'Etat et par Disney », explique Jacques Larché (UMP), président du conseil général. Or, d'après l'élu, les produits fiscaux de Disney n'ont pas couvert les charges d'emprunt. « Le différentiel s'élève à 42 millions d'euros. Nous sommes donc les créanciers de Disney et de l'Etat ! Chacun nous doit 21 millions d'euros. » Jacques Larché avance aussitôt un point positif : « Nos débiteurs ne sont pourtant pas en situation florissante. Disney pleure, l'Etat tire la langue... Mais ils reconnaissent leur dette ! »
L'Etat paiera en trois fois Alain Lambert, ministre délégué au Budget, a déjà assuré que l'Etat paiera en trois fois jusqu'en 2006. Quant à Disney, qui doit aussi 21 millions d'euros au département, des discussions sont en cours « pour en étaler le versement ». Une fleur faite à Mickey ? Le président du conseil général affiche sa totale confiance. « Disney continuera. On ne va pas les perdre. C'est comme si on disait que la tour Eiffel va disparaître ! Simplement, ils ont besoin de répit. Depuis le 11 septembre 2001 (NDLR : date de la destruction terroriste des tours du World Trade Center à New York) , ils traversent une passe difficile. Je pense qu'ils la surmonteront. » Et d'évoquer l'intérêt du parc « qui emploie 4 000 Seine-et-Marnais, consomme les pommes de terre produites dans les terres du département »... Commentaire de Jean-Jacques Hyest, vice-président du conseil général. « Pour nous, l'opération n'a pas été tout à fait blanche, mais elle le sera. De toute façon, nos emprunts sont remboursés. »
Sophie Bordier
Le Parisien , lundi 22 décembre 2003
