Le Senat , au sujet de DLRP!

Démarré par corydon, 31 Décembre 2003, 12:01:05

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corydon

Les difficultés actuelles de Disneyland Paris
Pour la première fois depuis 1994, le groupe qui exploite le parc Disneyland Paris a annoncé qu'il ne serait pas en mesure de respecter certains de ses engagements bancaires en 2003 et 2004 (notamment le remboursement d'un crédit de 167,7 euros) en raison d'une baisse de fréquentation. Le groupe, qui a réalisé pour le troisième trimestre de son exercice 2002-2003 un chiffre d'affaires en baisse de 7 % à 275,6 millions d'euros a précisé qu'il ne prévoyait pas de plan social. Avec 2,2 milliards d'euros de dette pour une capitalisation de 570 millions d'euros, un simple rééchelonnement des échéances financières ne sera sans doute pas suffisant pour permettre à la société de disposer de la marge de manoeuvre nécessaire à la réalisation de ses objectifs commerciaux et financiers. Les seuls leviers d'amélioration, peu compatibles avec la crise touristique actuelle, sont donc à trouver dans une hausse de la fréquentation et l'augmentation de la dépense par visiteur.

La firme américaine (The Walt Disney Company) avait pourtant déjà renoncé aux redevances du dernier trimestre 2003 et décalé d'un an le paiement des redevances dues en 2004.

Votre rapporteur spécial s'inquiète vivement au sujet de la situation actuelle du parc. Il apparaît aujourd'hui que, sans l'aide de la maison mère, et sans un moratoire provisoire consenti par les banques, la société serait depuis plusieurs mois sans trésorerie.

Après quelques mois de « rodage », le second parc à thème dédié au cinéma s'avère être un échec, la fréquentation totale étant retombée au dessous du niveau de 1998-1999. L'écart entre les dépenses moyennes des Américains chez eux et des Européens à Marne-la-Vallée paraît bien de nature structurelle. Dans ces conditions, le sort de Disneyland Paris semble aujourd'hui plus lié aux négociations que la société mènerait avec la maison mère et avec ses créanciers.

Les enjeux actuels du groupe
Or, le parc est devenu le plus gros employeur privé de Seine-et-Marne avec 12.000 « cast members », dont 10.000 en contrat à durée indéterminée (CDI). Dans le secteur de l'hôtellerie et des loisirs, Disneyland Paris représente 44,5 % des emplois de Seine-et-Marne. 90 % des postes sont occupés par les résidents d'Ile-de-France. A chaque emploi direct chez Disney correspondent 2,83 emplois à l'extérieur du parc.

Pour Studios Disney, 1.100 personnes en CDI ont été recrutées à côté des 4.000 saisonniers de l'été. Plus de 5.000 emplois ont été créés depuis l'ouverture (1.000 directement).

L'accès à Disneyland Paris est en constante amélioration : de nouvelles destinations desservies par le TGV, de nouveaux échangeurs autoroutiers et l'ouverture d'une deuxième gare RER Val d'Europe-Serris/Montévrain début 2001. Ces réalisations ont vu le jour dans le cadre de la politique touristique départementale du 10e contrat de plan Etat-régions.

Pour l'ouverture du deuxième parc à thème, Walt Disney Studios, dédié au cinéma, en avril 2002, le groupe a recruté 1.100 personnes en CDI. 4.500 emplois supplémentaires étaient attendus ainsi qu'une retombée fiscale annuelle de 53,4 millions d'euros pour l'Etat et les collectivités locales. Le coût a avoisiné 630 millions d'euros.

Les quelques éléments ici présentés donnent la mesure des enjeux liés au complexe Disneyland Paris : emplois, investissements des collectivités locales sans précédent : les pertes du groupe, qui atteignent 56 millions d'euros pour l'année 2002-2003, font peser de graves risques sur l'ensemble d'une région, dont l'économie est désormais tributaire d'un groupe privé soumis aux aléas de la demande touristique.

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