Partie 3 – Soigneur d'un jour & parc animalier
Le parc animalier occupe facilement la moitié de la superficie du parc. Ouvert il y a 45 ans, il a beaucoup évolué et propose aujourd'hui de nombreuses espèces. Dans l'ensemble, je trouve les enclos assez grands et bien foutus, même si certains semblent encore un peu petits.
Depuis 2008, le parc a créé la Fondation Le Pal et œuvre pour la conservation de la biodiversité dans le monde. Dans ce cadre, ils proposent l'activité « soigneur d'un jour », permettant à des groupes de deux personnes d'accompagner les soigneurs pour s'occuper des différents animaux pendant une demi-journée, pour 120 € par personne, dont une partie est payée directement à la fondation.
Nous en rêvions, c'est d'ailleurs ce qui a motivé notre séjour au départ. Dès l'ouverture des inscriptions en novembre 2016, nous avons réservé l'activité. Les primates pour ma copine et son père, et les carnivores pour sa mère et moi.
Brièvement, pour les primates, ils ont pu entrer dans la plupart des enclos, pour nourrir les singes. Les enclos prennent la forme de petits ilots au milieu d'un lac, avec du coup aucun grillage (les singes ne savent pas nager). Ils sont allés d'île en île, leur permettant une proximité exceptionnelle avec les animaux.
La règle, c'est : on ne touche pas les animaux. Par contre, il n'y a pas de règle qui dit aux animaux de ne pas toucher les humains, du coup certains singes ont vite fait de grimper sur la tête des gens et jouer avec leurs cheveux !
Voilà quelques photos prises au plus près des singes. Il y a d'autres espèces mais qui n'ont pas été photographiées.
Ceux-là volent tout ce qui brille. Attention aux colliers, boucles d'oreilles, bracelets...Celui-ci fait voir ses nibards à tout le monde Le lendemain matin, c'est mon tour ! Nous retrouvons notre soigneuse à l'entrée une heure avant l'ouverture du parc, les introductions sont faites, le courant passe très bien. Une petite escale à la cuisine des animaux (là où ils stockent toute la nourriture), où elle nous présente les différents régimes pour chaque espèce. Tout est très bien organisé, avec un tableau de suivi pour chaque animal ; les herbivores et carnivores sont complètement séparés pour éviter toute contamination.
Au programme de la matinée : les ours, les chiens des buissons, les fauves (lions et tigres), les loups, les suricates, et le grand final : les pandas roux.
Nous commençons donc par les ours bruns. Ils sont deux, un mâle et une femelle. Les deux sont très âgés (plus de trente ans !), et ont un passé un peu sombre. Le mâle a été retrouvé chez quelqu'un qui avait acheté un ours pour mettre dans son jardin (je vous laisse réfléchir à l'activité du marché noir d'ours de compagnie en France...), et qui s'est rendu compte au bout d'un an qu'il n'en voulait plus. La femelle était à Bourges, chez quelqu'un qui dressait les animaux pour les films (elle a tourné dans un film pour disney quand elle était bébé, apparemment).
Le problème c'est que la trop grande proximité avec les humains a déréglé leur cerveau, et ils ont des espèces de tocs, comme des crises de panique auxquelles on ne peut pas faire grand-chose.
Ils étaient auparavant dans un enclos avec des loups d'Europe (différents des loups du Canada, qu'on verra plus tard), et cohabitaient sans problème jusqu'au jour où une louve a pris la dominance de la meute et a commencé à attaquer les ours, et il a fallu les séparer. Les loups gris d'Europe ont alors été déplacés dans un enclos qui n'est plus visible du public.
Petit, petit ours brun, c'est un gentil galopin !Coquin, câlin, câlin, coquin, petit ours brun ! Nous leur avons jeté à manger, dans des sacs en toile fermés, pour les obliger à « attraper » leur nourriture eux-mêmes. Ça fait partie de ce qu'ils appellent des « enrichissements ». Nous leur avons ensuite jeté des raisins secs et des noisettes un peu partout dans l'enclos, ils adorent ça et s'occupent à les chercher pendant la journée.
Le petit déjeuner est servi !Visible, manger c'est fatigant pour un vieil ours. Après ça, nous avons nourri les chiens des buissons. Ce sont des animaux d'Amérique du Sud dont on ne sait pas grand-chose, notamment au niveau des relations de domination au sein des groupes. Une des femelles était enceinte et sur le point d'accoucher, mais nous l'avons néanmoins vue sortir avec toute sa petite famille pour venir manger.
Nous sommes ensuite passés dans les coulisses pour aller voir les lions. Il y a un mâle, une femelle, et leurs six lionceaux, qui fêtaient ce jour-là leur 1 an !
Les lions vivent ensemble la journée, mais ne dorment pas ensemble. Ils alternent donc une nuit sur deux, tantôt le mâle est dans l'enclos et les autres dans leur cage, tantôt l'inverse.
L'objectif ce matin était de réussir à faire rentrer le papa lion dans sa cage, pour pouvoir entrer dans l'enclos et y installer le « gâteau d'anniversaire » : une magnifique côte de bœuf (entière, au moins cinquante kilos de bidasse dans une brouette ^^) qu'avait amené une autre soigneuse.
Sauf que papa lion, têtu comme une mule, n'a pas voulu rentrer. L'heure d'ouverture du parc ayant passé, nous avons été obligés de faire sortir tous les lions dans l'enclos pour que les visiteurs puissent les voir. On s'est rendu compte à quel point leur métier plaisait aux soigneuses, et à quel point les animaux leur tenaient à cœur : elles étaient vraiment très très déçues de ne pas avoir pu donner leur cadeau aux lionceaux !
Le gros chaton qui refuse de rentrer dans sa cageLa petite famille qui va vers l'enclos. Heureusement, en fin de journée, elles ont réussi à tous les faire rentrer dans leur cage pendant quelques minutes, le temps d'installer la côte de bœuf sur un arbre, et de faire ressortir la femelle et les petits. Tout le monde était ravi (sauf papa lion, mais il n'avait qu'à pas faire le grognon le matin).
Un vrai régalTrop mangé ! Quant à nous, nous avons eu accès à une zone de coulisses de l'enclos, ce qui nous a permis d'être presque en tête à tête avec les lionceaux (peut-être 1 ou 2 mètres d'écart, pas plus). L'un avait l'air fasciné par mon appareil photo, et s'approchait tout curieux en rampant pour mieux nous voir !
A côté de la cage des lions, nous avons eu la chance de voir (brièvement) un superbe léopard. Il a été remplacé par les panthères des neiges (nouveauté 2017) et devait être envoyé dans un autre pays pour se reproduire (en Australie je crois), mais le parc est en attente de l'accord de je ne sais plus qui depuis plusieurs mois. Donc en attendant, le pauvre est dans une toute petite cage... Bon, ce n'est que temporaire, mais j'espère qu'il rejoindra vite son nouvel enclos dans un parc digne de ce nom.
Ma photo ne rend pas hommage à la beauté de cet animal Ensuite, nous avons rapidement aperçu les deux tigres (qui avaient passé la nuit dans leur enclos). Des gros chats oranges qui font ce que font tous les chats : dormir, se lécher, et dormir ^^
Nous avons continué jusqu'à l'enclos des suricates. Ici, pas grand monde, juste trois mâles qui montaient la garde. La soigneuse nous a expliqué que la femelle venait d'accoucher, deux jours plus tôt, et que tout le clan restait à l'intérieur de le cabane pour les protéger. Il s'agit d'une espèce très organisée, où les rôles sont bien définis, et où chaque individu est prêt à se sacrifier pour le groupe. Pour ne pas déranger la femelle et les nouveaux nés, nous ne sommes donc pas rentrés dans la cabane, et avons juste jeté de la nourriture dans l'enclos pour que les « gardiens » puissent le ramener aux autres.
Pour ceux qui pensent que Timoun est un suricate, c'est faux : c'est une mangouste. Nous sommes ensuite allés nourrir les loups. Ici, pas de coulisses, ils vivent 100% du temps dans leur enclos, car les soigneurs peuvent y rentrer sans danger. Eh oui, contrairement aux légendes, les loups n'attaquent pas les humains, c'est plutôt l'inverse ! La plupart des attaques soi-disant de loups sont en fait par des chiens, ou plus simplement des agriculteurs qui veulent faire jouer leurs assurances.
Nous ne sommes pas entrés dans l'enclos (c'est réservé aux employés), mais leur avons jeté des morceaux de poulet depuis l'extérieur de l'enclos. Il y a une meute avec un mâle dominant, sa femelle et leurs louveteaux, et un mâle dominé (le frère du mâle alpha). Ici aussi, chacun connaît sa place et son rôle. Le mâle dominé participe aussi à l'éducation des jeunes, mais n'a pas le droit de se reproduire. Autre point intéressant : chaque loup porte les gènes pour avoir un pelage noir, gris ou beige, ce qui fait que plusieurs louveteaux de la même portée peuvent avoir des couleurs différentes, comme c'est le cas ici.
Pour finir, nous sommes allés nourrir les deux pandas roux du parc, Pyro et Naoki.
J'avoue que c'est ce que j'attendais le plus : je suis complètement gaga devant les animaux mignons, et les pandas roux sont particulièrement fluffy-tout-doux-tout-mignon-à-croquer (oui, je passe probablement pour un débile mais j'assume !).
Je n'ai pas été déçu !
Les pandas roux, bien que carnivores à la base, se sont finalement adaptés à leur milieu naturel (l'Himalaya), avec des conditions très difficiles et donc très peu d'animaux. Ils sont donc devenus herbivores à 95%, et se nourrissent principalement de bambous. Nous leur avons donné des boulettes de « pâte de bambou », qui constitue leur principal aliment, et quelques fruits (avec dedans un médicament pour le poil, pour faciliter leur mue).
Nous sommes entrés directement dans l'enclos, les avons appelés, et ils sont descendus jusqu'à nous ! Nous n'avions plus qu'à leur tendre les fruits et les laisser les attraper, directement dans notre main ! C'était vraiment incroyable, au-delà de toutes mes espérances. Le plus dur était de ne pas les attraper pour leur faire des gros câlins (oui, je vous ai dit, je suis complètement gaga !), même si en réalité j'aurais surtout pris un gros coup de griffe au travers de la figure
Firefox a rencontré un problèmePanda roux = pelucheAaaaaarrg, c'est si mignon, j'en peux plus ! Avec les pandas roux, pas de problème de reproduction comme les pandas géants. Le problème est plutôt inverse : beaucoup de zoos continuent de les laisser se reproduire parce que les bébés pandas roux, ça déplace les foules, et se retrouvent du coup avec des enclos surpeuplés et une population consanguine. En revanche, là d'où ils viennent, ils sont encore beaucoup chassés pour leur fourrure : la tradition veut que, pour qu'un mariage soit prospère, la mariée porte une toque en panda roux. Et la queue fait un superbe plumeau pour riches en manque d'idées pour avoir l'air intéressant...
Je vous laisse avec les photos qui parlent d'elles-mêmes.
Om nom nomA moins d'attraper le machin, impossible d'être plus proche......mais voilà ce qui attend ceux qui s'y aventureraient !A gauche, Pyro, à droit, NaokiJe meurs !!! Après ce nourrissage, c'était la fin de notre demi-journée. Ce fut une expérience vraiment exceptionnelle, j'en ai savouré chaque minute. Je remercie encore chaleureusement notre soigneuse qui était vraiment super sympa, et vraiment passionnée par son travail. Les animaux sont entre de bonnes mains !
Pour ce qui est du reste du parc animalier, il y a pas mal d'espèces différentes : hippopotames, plein d'espèces de singes, emeus, rennes, élans et cerfs en tous genres, antilopes, phoques et otaries, oiseaux tropicaux et rapaces, éléphants, girafes, panthères et lynx, manchots, cygnes et canards, flamants roses, pélicans, tapirs et capybaras, wallabies, ... Je vous mets des photos un peu en vrac, je n'ai pas tout photographié.
Des pélicansDes MuntjacDes cochonsDes pouletsUn lynxDes girafesDes marasUn tapir (pas volant)Des manchotsDes rapaces qui attendent l'heure du spectacle Il y a une grande volière avec pas mal de jolies espèces exotiques
Et depuis cette année, les alligators.
Le plan de la zoneL'entrée du « parc », avec à l'intérieur un vieux bureau et quelques postes. C'est joli.Une statue taille réelle de Big George, le plus grand alligator jamais rencontré.Des passerelles permettent de passer au-dessus des bassins, le tout avec une thématisation très poussée !Il y a une flopée de panneaux humoristiques dans ce genrePour un régime alimentaire équilibré, l'alligator a besoin de manger trois ou quatre jardiniers par jour.La vitre de vision sous-marine. L'intérêt est... comment dire ça poliment... limité !Il y a également un bassin avec des bébés alligators et des tortues. Pour compléter tout ça, il y a une zone avec une espèce de « parcours » avec des ponts de cordes et des faux alligators en statue, avec des panneaux que personne ne lit.
Notre soigneuse nous expliquait que, en moyenne, les gens passent environ dix secondes devant chaque enclos (ils ont fait une étude là-dessus). Je vous recommande chaudement de vous attarder un peu, vous serez surpris de voir à quel point il se passe des choses dans un enclos ! A cause des travaux du yukon quad, un super point d'observation des éléphants est complètement perdu au fond d'une impasse. Je m'y suis retrouvé complètement seul, face aux éléphants, pendant près d'une demi-heure. C'était vraiment reposant, j'ai pu bien les observer, comprendre les interactions entre eux, leurs techniques pour se laver, chasser les mouches, etc. Vraiment enrichissant.
V'la la troupeEt l'éléphanteau qui avait l'air de s'amuser comme un fou, il courait partout ! Voilà qui conclut cette partie animalière, et plus globalement la partie consacrée au Pal. Ce séjour a été au-delà de mes espérances, et je conseille vivement à quiconque aime les animaux à s'offrir une journée avec les soigneurs, et une ou deux nuits aux lodges. Autant le maigre « +3 » n'a pas de quoi soulever les foules (même si le Twist est une super machine), autant l'ensemble du parc d'attractions vaut à mes yeux d'y passer une journée, et le parc animalier permet d'y passer une deuxième sans s'ennuyer une seule seconde.
A bientôt pour le dernier (très court) chapitre sur Moulins !