Voici un article sur Val-d'Europe paru dans le dernier numéro de Challenges
CitationUtopie
[span style=\'font-size:13pt;line-height:100%\']Et Euro Disney créa la ville à la campagne [/span]
A 35 kilomètres de Paris, Val-d’Europe entend « réinventer la ville ». Des logements à dimension humaine noyés dans la verdure, et des entreprises.
Des immeubles haussmanniens et des belles maisons à deux pas des champs de maïs et de betteraves… La ville « à la campagne » existe. Elle pousse à Val-d’Europe, à 35 kilomètres de Paris. Ce secteur de Marne-la-Vallée, qui en 1989 regroupait 5 000 âmes, compte à ce jour 20 000 habitants. En 2020, ils seront 40 000, et la ville aura la taille de Sète ou de Chartres. Avec son « urbanisation réfléchie », pleine d’espaces verts, de parcs paysagers et comprenant vingt-trois plans d’eau, cette cité flambant neuve devrait, comme l’annonce son slogan publicitaire, « réinventer la ville » .
Taille humaine. Afin d’éviter les erreurs architecturales des villes nouvelles des années 1970, et de proscrire le tout-béton, les inventeurs de Val-d’Europe ont pris le parti de la « taille humai ne ». Des immeubles de cinq étages au maximum, des façades en pierre de taille et une architecture néo-classique sont autant d’éléments qui rappellent des quartiers historiques de Paris.
Mal gré la quinzaine de grues plantées dans le paysage et les kilomètres de palissades agencées pour dissimuler les chantiers, le Val-d’Europe, à mi-parcours de son développement, est animé. On compte déjà autour de la place d’Ariane logements, commerces, bureaux, une université et une gare RER.
Le chef d’orchestre de cette urbanisation à marche forcée n’est autre qu’Euro Disney. Dans le cadre de l’installation de son royaPublicité
ume magique, le spécialiste des parcs de loisirs a signé avec l’Etat français, en 1987, une convention de trente ans l’engageant à participer à la création d’une ville réelle à 1 500 mètres de son monde imaginaire.
Bâtir une ville n’est pas une première pour Disney. Le groupe a déjà réalisé en Floride, à deux pas de Disneyworld, une cité privée ultra-sélecte baptisée Celebration, qui ne compte que des maisons cossues colorées.
En France, l’esprit se veut différent. Pour créer Val-d’Europe, un étonnant ménage à trois s’est formé : l’Etat se charge des opérations d’aménagement ; Disney joue le rôle de développeur – en clair, il achète à l’Etat les terrains viabilisés qu’il revend à des promoteurs qu’il sélectionne – ; et le syndicat d’agglomération qui réunit cinq communes (Bailly-Romainvilliers, Chessy, Coup-vray, Magny-le-Hongre et Serris) finance les équipements publics (écoles, médiathèque, etc.).
Le 8 juillet, la pose de la première pierre du futur quartier du Parc a donné le coup d’envoi de la seconde tranche de grands travaux. Au programme, 17 000 mètres carrés répartis en commerces, restaurants et logements, le tout érigé autour d’une place piétonne de 3 600 mètres carrés baptisée place de Toscane. L’inauguration est prévue début 2006.
Au bonheur des jeunes couples. Avec 1 000 logements vendus par an, Val-d’Europe constitue le plus important vivier de logements neufs d’Ile-de-France. Par ses prix de 30 à 40 % moins chers qu’à Paris et dans la proche banlieue, ce site séduit les jeunes couples et les familles avec des enfants en bas âge. « A Serris, 60 % de la population a moins de 40 ans », souligne son maire. Mais l’habitat et le commerce ne suffisent pas à faire une ville. Pour créer des emplois, les concepteurs de Val-d’Europe tentent d’attirer les sociétés. Le parc international d’entreprise Arlington a été inauguré en mars. La future cité d’affaires, à dix minutes du centre-ville, se nichera dans un écrin de verdure de 180 hectares. D’ici à vingt ans, 660 000 mètres carrés de bureaux sont prévus par le promoteur britannique du parc, avec restaurants, crèches et centres de fitness.
Laurence Boccara
