Euro Disney : fliqués avant d'être embauchés

Démarré par Wonder World, 23 Avril 2013, 17:37:35

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Wonder World

CitationDes responsables du parc d'attraction Eurodisney demandaient des renseignements à des ex-gendarmes.

L'info. Deux anciens gendarmes, mais aussi Eurodisney, seront sur le banc des prévenus mercredi au tribunal correctionnel de Meaux, en Seine-et-Marne. Les premiers sont accusés d'avoir fourni illégalement des informations sur des candidats à l'embauche dans le parc d'attraction. Eurodisney, qui est accusé d'avoir exploité les renseignements recueillis, comparaît de son côté pour le "recel" de ces informations.

Le système. L'affaire débute en 1997. Des responsables d'Eurodisney concluent un contrat occulte avec d'anciens gendarmes, reconvertis dans le renseignement, pour contrôler les antécédents judiciaires des candidats à l'embauche.

Les militaires à la retraite obtenaient leurs informations auprès d'anciens subordonnés en service à Rosny-sous-Bois, où sont centralisés et peuvent être consultés l'ensemble des fichiers de police (Stic) et de gendarmerie (Judex). Plusieurs milliers de noms seront ainsi testés, en toute illégalité, tant sur le plan des infractions aux moeurs que des infractions financières, selon l'enquête.

Une plainte. La pratique s'achève en 2004, lorsque l'exploitant du célèbre parc de Marne-la-Vallée "prend conscience" de la pratique et y met fin "immédiatement". Une plainte est alors déposée auprès du parquet de Meaux. Eurodisney affirme n'avoir recherché que "la sécurité des salariés et des visiteurs".

Une combine lucrative. Pour les anciens gradés, poursuivis notamment pour complicité de "détournement de données informatiques nominatives" et de "corruption", l'arrangement avec Eurodisney était lucratif. Selon l'enquête, ils auraient touché plus de deux cent mille francs par an (près de 30.500 euros) pour leurs services.

Les anciens gradés en revanche ne rémunéraient pas les gendarmes auxquels ils demandaient de vérifier les antécédents judiciaires des candidats, dont les noms étaient fournis par Eurodisney. Ils "entretenaient les relations avec leurs anciens subordonnés en leur offrant un simple repas au mess (cantine, ndlr) militaire une ou deux fois par an", assure Gérard Chemla, l'avocat de l'un des deux mis en cause.

Une "zone grise" juridique". Les anciens gendarmes "agissaient dans une zone grise" juridique, objecte Me Chemla. Selon lui, la loi n'offrait aucun autre moyen à une entreprise comme Eurodisney de s'assurer qu'elle ne "recrutait pas des pédophiles ou des trafiquants de drogue".


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Euro Disney a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) à 150.000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, pour des enquêtes illégales dans les fichiers de police sur ses candidats à l'embauche.
Le groupe, qui gère le célèbre parc de Disneyland Paris, était accusé de "recel de corruption active", "de violation du secret professionnel" et "de détournement de données informatiques confidentielles". Le procureur avait requis 100.000 euros d'amende.

"Nous prenons acte de cette décision", a réagi un porte-parole d'Euro Disney, déclarant que le groupe avait lui-même mis fin dès 2004 à cette procédure, qui n'avait été mise en place selon lui que pour assurer la sécurité du parc. "Il s'agit d'une condamnation dérisoire pour ce groupe", a réagi de son côté un syndicaliste CFDT, Daniel Rovedo, dont l'organisation, comme plusieurs syndicats, doit recevoir 10.000 euros de dommages-intérêts.

Deux gendarmes qui consultaient illégalement ces fichiers, Gilles Davennes et Denis Labelle, déjà condamnés pour une affaire similaire, ont écopé de 6 à 10 mois de prison avec sursis et de 3.000 à 4.000 euros d'amende. Reconvertis dans le renseignement privé au lendemain de leur départ à la retraite, ils avaient reconnu avoir demandé à d'anciens subordonnés de leur transmettre des informations puisées en toute illégalité dans les fichiers de police Stic et de gendarmerie Judex.

1er employeur de Seine-et-Marne
Selon leurs dires, ces pratiques n'étaient pas inhabituelles entre anciens membres des forces de l'ordre. Euro Disney, premier employeur de Seine-et-Marne, leur avait demandé de vérifier des milliers de noms de candidats à l'embauche ou de salariés en période d'essai, entre 1997 et 2004, moyennant 240.000 francs (37.000 euros) par an. Le groupe avait expliqué craindre le terrorisme ou des agressions pédophiles, alors qu'il reçoit des millions d'enfants chaque année.

Le contrat avec les anciens gendarmes avait été signé après le viol d'un enfant par un employé. Le procureur avait toutefois fait valoir qu'Euro Disney avait recueilli des informations sur toutes sortes d'infractions, et que le terrorisme "n'avait qu'une valeur de prétexte". Le groupe n'avait pas non plus sanctionné les responsables de l'époque, l'un d'eux, Eric Marion, étant toujours chef de la sécurité. Les deux ex-gendarmes étaient également accusés de corruption, une accusation qu'ils avaient récusée, et qui n'a pas été retenue par le tribunal.

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