Alors là, moi, je bondis ! Niveau cynisme, on atteint effectivement des sommets !
Des personnes à mobilité réduite capables de se louer, de louer leur condition, leur handicap, en tirer profit sans dignité, c'est déjà une chose. Des personnes valides capables d'accepter ces conditions, moyennant finance, et prétextant accompagner une personne handicapée à la seule fin de gagner du temps et de passer plus vite la file d'attente et ainsi profiter de l'attraction de façon privilégiée, c'est autre chose. Et c'est du délire ! Donc, avec de l'argent, on ment, on utilise, on double, et tout cela dans un univers Disney que l'on alimente chaque jour avec outrance de valeurs au rabais où l'on célèbre le rêve, la magie, la joie d'être ensemble, en famille, entre amis... dans la plus parfaite hypocrisie mielleuse, sucrée, indigeste.
Pour rappel : des files d'attente spécifiques, accessibles aux personnes à mobilité réduite existent car, à juste titre : elles sont accessibles. On sait tous qu'une file d'attente, spécialement chez Disney, c'est long, c'est tortueux, ça zigzague en tout sens, il y a des escaliers, des allers-retours de chemins dans lesquels, souvent, on ne tient pas à deux côte à côte. Alors faisons donc un test, à l'occasion, ou simplement imaginons... : Mettons-nous dans un fauteuil roulant, et lançons-nous donc dans une file classique, type Big Thunder Mountain ou Space Mountain par exemple. Le fauteuil ne passerait même pas le premier virage, les premiers escaliers. Et que dire des zigzags à l'intérieur des bâtiments... ?
Comment déjà ne pas être scandalisé de voir que certains crient au favoritisme voire à la discrimination des valides... C'est quasiment de la bêtise de lire des trucs pareil ! Pousser le discours à ce degré d'immaturité me rend dingue !
Alors comme ça, pourris gâtés que nous serions, nous ne pourrions même pas supporter de voir que des personnes handicapées nous passent sous le nez, alors que nous, Disney, on adore tellement, on en rêve à tel point qu'on ne pourrait que jalouser leur place, eux, invalides, en fauteuil, victime d'un déficit, d'une blessure physique voire psychique, d'une souffrance qu'on imagine même pas parce qu'ils ne doivent pas le mériter comme nous. Nous on en rêve tous les jours. Eux, ils sont handicapés.
Laissons leur donc cette place là ! ce "privilège", si tant est qu'il en soit un de ne pouvoir se torcher tout seul mais de gagner ces minutes-là qu'on aura pas perdu à rester coincer, piéger devant le premier obstacle qui serait peut-être deux marches d'escaliers, ou un virage que nos deux pieds et nos deux jambes à nous franchiraient sans même nous poser le moindre problème.
Pour le reste, le simple fait de donner la possibilité de payer un pass (à un tarif exorbitant) afin de ne pas faire les files d'attente, me révolte, quelque soit les personnes qui pourraient en profiter. Que ne paye-t-on pas déjà en achetant un billet d'entrée au parc qui est déjà assez cher ? Et à quoi doit-on nous préparer à l'avenir ? Pourquoi ne pas payer l'accès à chaque attraction pendant qu'on y est, et poussons donc le vice jusqu'au bout, comme ça les moins aisés, les moins chanceux, les moins valides d'entre nous n'aurons plus qu'à se balader et profiter du paysage, des grandes allées sans obstacles, ne voir rien d'autre que le décor tout en se demandant pourquoi on ne mérite pas d'être comme les autres même si on sait, qu'au fond, c'est juste une question de thunes.
Cette pratique me débecte autant que la façon de penser de certains.